Le film

Le film

Le projet

Synopsis

On l’appelle La bestiole. Pour son mauvais caractère, les papillons morts et les couleuvres écrasées qu’il collectionne. Jean est vigneron. Il vit dans un mas rongé par le lierre et la solitude. Une nuit de 1989, une tempête ravage sa récolte et abandonne de l’autre côté du village, sur la plage, une carcasse de 20 m et 40 tonnes. Une baleine. Sa baleine. Avec son tracteur, sa benne à vendange et trois couteaux de cuisine, il décide de la sauver d’un dynamitage imminent. La rumeur dit qu’elle serait porteuse de maladies. Envers et contre tous, lui veut reconstituer son squelette dans sa cave. Morceaux par morceaux, le plus gros mammifère du monde passe devant l’école, le bar, la mairie et réveille les peurs et les inconscients du village. Pourtant Jean est gravement malade. Seul, il lui est impossible de terminer sa folle entreprise.

Note d’intention

La rencontre en 2004

(© Jean-Christophe RIVIÈRE)

Jean-Louis et Patricia FABRE

 

« Il était une fois… la baleine et le vigneron. »

L’aventure de Jean-Louis Fabre oscille en permanence entre la fable et le conte. Le premier épisode de la saga fut la découverte par l’enfant, d’un os blanchi par la mer, difficile à identifier, en fait celui d’une baleine. Le garçonnet l’enferma dans sa boîte à trésors, avec les papillons, les tessons et toutes les autres trouvailles qui le fascinaient déjà. Il ne savait pas, à ce moment-là, que le destin venait de lui envoyer un signe. Puis, Jean-Louis Fabre, après des études supérieures tournées vers l’élevage, se retrouva viticulteur, toujours attentif à ce que la nature pouvait lui offrir chaque jour comme découvertes, sur la propriété familiale.
En novembre 1989, c’est le coup de tonnerre : une baleine de 20 mètres et de 40 tonnes échoue sur la plage de Port-la-Nouvelle dans le département de l’Aude. D’un coup ressurgissent, impérieux, les rêves de l’enfance. Aidé de son épouse et de deux acolytes fascinés par le cétacé, le vigneron entreprend le transport de la bête, à l’aide d’une vieille 2 CV, de bennes à vendange et d’autres outils du domaine. Dépecée, et la viande rendue à la mer, encore fallait-il nettoyer la carcasse ! Le vigneron eut l’idée de génie d’immerger la bête dans un marais où les bactéries absorberaient les matières organiques. Vint ensuite le traitement de chaque os à l’eau de Javel, puis la reconstitution du squelette à l’aide d’un ingénieux système de marquage fait de cordes et de ficelles. Cinq mois plus tard, la baleine dépouillée retrouvait une nouvelle vie dans la pénombre d’une cave viticole où elle enchante depuis, et tout au long de l’année, les visiteurs émerveillés par cette insolite contemplation.
Exploit naturaliste, le sauvetage et la mise en scène de la baleine valent autant pour la singulière aventure humaine qu’ils représentent. Il fallait autant d’audace que d’énergie pour, après avoir prévenu les autorités, entreprendre de traiter, avec d’aussi modestes moyens, un animal si impressionnant. Il y fallait aussi le génie d’établir des correspondances entre le monde de la mer et celui de la vigne, en empruntant pour arriver à ses fins, les outils destinés à cette culture, depuis le transport jusqu’aux traitements de conservation. Enfin, comment ne pas rendre hommage à la témérité sereine d’un homme solitaire dont les institutions reconnaîtront cependant le mérite en le faisant président d’un instrument précieux pour la communauté scientifique, le Groupe d’Études des Cétacés en Méditerranée ?
Mais plus que les vanités de la gloire, ce qui importe à Jean-Louis Fabre, c’est le partage de ses rêves, les longues heures d’explication qu’il consacre aux visiteurs, et surtout aux enfants des écoles, avant de leur ouvrir les portes de son cabinet de curiosités où les vestiges romains côtoient les haches préhistoriques, les fossiles d’insectes ou d’oiseaux rares. Néanmoins, aux heures pourpres, quand au loin chantent les baleines, scrutateur de mémoire, il reste le vigile attentif des songes cétacés et des échos marins.

Site : http://archives-du-sensible.parc-naturel-narbonnaise.fr/sensible/site_portrait/portrait/textes/Fabre_jl.html

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Photographies d’archives

Jean-Louis FABRE raconte

LA BALEINE ET LE VIGNERON avec Jean-Louis et Patricia FABRE
Un film de Mélissande KRIER, Quentin PAGES, Rémi ROSSIGNOL, Antoine VADOT, Océane VRIZ
Un film réalisé dans le cadre de l’atelier coordonné et animé par Sylvère PETIT en résidence de création NATURE SENSIBLE au lycée agricole Federico Garcia Lorca à Théza (Pyrénées-Orientales).
Encadrement : James CHAIGNEAUD, Dorinne JADEAU.
Musique : Bernard ABEILLE « Baleine et Contrebasse » – lalyrone@neuf.fr
© Les arts buissonniers – 2014

Sylvère PETIT

Sylvère PETIT est né en 1981 à Nîmes dans le sud de la France. Dès la petite enfance le monde animal le fascine. Il accumule d’importantes collections d’insectes, serpents, fossiles ou squelettes. Adolescent, il découvre la photographie animalière et passe de longues heures dans des affûts. En 2009 il réalise son premier film – Les ventileuses – sélectionné dans de nombreux festivals de court-métrages comme Clermont-Ferrand, Lisbonne, Villeurbanne et Bourges. En 2012 est diffusé Entre Miel et Terre son premier documentaire pour la télévision. Les Assoiffés, interprété par FELLAG et Jean-François BALMER est réalisé en 2014 et sélectionné dans de nombreux pays comme la France, l’Islande, la Hongrie et l’Australie. La même année le producteur Serge LALOU lui commande un court documentaire Biòu qui donnera naissance en 2017 à son cinquième film, Ani-Maux : un huis-clos dans une clinique vétérinaire entièrement filmé à hauteur des animaux. Depuis 2016, et avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie, il crée les Ciné-Labos qui s’articulent autour du développement de son premier long-métrage – Une Baleine dans la tête – librement adapté de l’histoire de Jean-Louis et Patricia FABRE.

Filmographie :
Les Ventileuses (fiction, 2010) – Entre Miel et Terre (doc. 2012) – Les Assoiffés (fiction, 2014) – Biòu (doc. 2014) – Ani-Maux (doc. 2017)

www.sylverepetit.com

Bandes-annonces issues de sa filmographie

Les Ventileuses – 2009
Entre Miel Et Terre – 2012
Les Assoiffés – 2014
Biòu – 2014
Ani-Maux – 2017

Influences

 

De Moby-Dick de John Huston à Fitzcarraldo de Werner Herzog, de Marcel Pagnol à Paul Carpita ou des Habitants d’Artavazd Péléchian à Léviathan de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel, voici quelques références qui nourrissent l’écriture d’Une baleine dans la tête. Pour un personnage, une représentation de la nature, une construction dramatique, une couleur ou même une anecdote de production, ces extraits font partie d’un cycle de cinéphilie partagée qui a notamment déjà eu lieu au Théâtre+Cinéma Scène Nationale Grand Narbonne.